
Comprendre l’importance des délais dans une procédure disciplinaire
Lorsqu’un employeur engage une procédure de licenciement disciplinaire, il doit respecter des règles strictes, notamment en ce qui concerne les délais. La Cour de cassation, dans un arrêt du 22 janvier 2025 (n° 23-19.892), a rappelé un principe fondamental : lorsque l’employeur reporte l’entretien préalable, il ne peut pas prolonger le délai d’un mois pour notifier le licenciement.
Cette décision vient renforcer les droits des salariés en garantissant que la procédure disciplinaire ne puisse être utilisée de manière abusive. Un licenciement disciplinaire doit être rapide et justifié, sans quoi il risque d’être reconnu comme étant sans cause réelle et sérieuse.
Un délai d’un mois strictement encadré
Les articles L.1232-6 et L.1332-2 du Code du travail imposent un délai maximal d’un mois à compter de l’entretien préalable pour notifier un licenciement disciplinaire.
Toutefois, un flou pouvait subsister dans les cas où l’employeur décidait de reporter cet entretien. Certains pouvaient penser que ce report leur offrait un délai supplémentaire avant de notifier le licenciement. La Cour de cassation a tranché : si l’employeur reporte l’entretien à sa seule initiative, le délai d’un mois commence bien à courir à partir de la date initialement prévue et non du jour où l’entretien a finalement eu lieu.
Cette clarification est essentielle car elle empêche l’employeur d’allonger artificiellement la procédure et de prendre des décisions disciplinaires tardives.
Une décision qui protège les salariés
Dans l’affaire jugée, la salariée avait été convoquée à un entretien préalable fixé au 29 août 2019. L’employeur a décidé de reporter cet entretien au 6 septembre 2019, puis a notifié son licenciement le 7 octobre 2019, soit plus d’un mois après la date initialement prévue pour l’entretien.
La Cour de cassation a considéré que ce retard rendait le licenciement sans cause réelle et sérieuse. L’employeur a donc été condamné et la salariée a obtenu gain de cause.
Ce cas montre que les salariés doivent être vigilants quant aux délais appliqués dans leur procédure de licenciement. En cas de retard, il est possible de saisir le Conseil de prud’hommes pour contester la validité du licenciement et demander des indemnités.
Les recours possibles pour les salariés
Si un employeur ne respecte pas ce délai légal, le salarié peut :
1.Contester son licenciement devant le Conseil de prud’hommes en invoquant l’absence de cause réelle et sérieuse.
2.Demander des dommages et intérêts pour licenciement abusif, notamment si ce retard lui cause un préjudice.
3.Faire appel aux représentants du personnel ou aux syndicats pour être accompagné dans ses démarches.
Un droit à connaître et à faire respecter
Les délais sont une garantie essentielle pour les salariés dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Cet arrêt de la Cour de cassation rappelle que le respect des règles ne peut être laissé à l’appréciation de l’employeur et que les salariés disposent de moyens de défense en cas d’irrégularité.
Si vous êtes concerné par un licenciement et que vous avez des doutes sur la régularité de la procédure, n’hésitez pas à nous contacter, à demander conseil et à faire valoir vos droits.